Dans le jardin, les fleurs rose pâle des cerisiers tombaient à terre, doucement, comme une neige végétale. Une note cristalline s'éleva dans les airs puis mourut en un souffle. Une seconde, encore plus pure, résonna. Une grande tristesse semblait se dégager de cette musique limpide. Un vent parfumé se leva, faisant voler les pétales de fleurs dans une danse pleine de grâce. Au centre de ce tourbillon se trouvait Reï-hu, assise contre le tronc d'un arbre. La jeune impératrice égrenait l'une après l'autre les notes de sa chanson, comme on égrene un chapelet.
Elle posa sa flûte traversière et ferma les yeux. Bientôt, il lui faudrait retourner gouverner. Pour l'instant, elle pouvait se reposer. Sa tête roula légèrement sur le côté : elle s'était endormie.